L’accompagnement du territoire par les CPIE, un cheminement plus qu’une
méthode…
En cette fin d’hiver 2012, les jardiniers du CPIE d’Ajaccio
entretiennent notre petit arboretum qui accueillera bientôt les cohortes de
gamins : élagage, débroussaillement avant que les incendies ne menacent,
et brulage des rémanents… Nous suffoquons
« STOP ! » (...enfin Bastà ! en Version Originale).
Nous achetons un broyeur, qui devient LE pivot des prochains cours de
jardinage : broyage , compostage, paillage, … En agissant pour un air
respirable, c’est notre relation au sol vivant que nous re-explorons.
Quand en 2014 l’ARS et la DREAL
lancent dans le cadre du Plan de Protection de l’Air une campagne de
communication sur la prévention du brulage des déchets verts, nous sommes
opérationnels : en soutien d’une
campagne « classique » d’information « santé » nous
proposons au comité de pilotage la démonstration des bonnes pratiques au
jardin, nos conseils horticoles, une
campagne de terrain au corps à corps avec le public…. et recueillons en tout
lieu les mêmes doléances : pas de service public de proximité, quel
est le coût d’investissement dans
un broyeur ? Le coût de la prestation par un
professionnel ? … Bref, comment
faire ?
L’ADEME, la Collectivité de Corse
et la DREAL nous confient alors un poste de chargé de mission « stop au
brulage des déchets verts » pour stimuler, expérimenter et accompagner les
bonnes pratiques. Les résidents
ajacciens avant-gardistes d’un habitat groupé construit en autopromotion, une résidence hôtelière dotée d’un parc de 10
hectares, des lotissements, des conseils municipaux parmi lesquels celui d’Afa
se montrent motivés pour se prêter à nos expérimentations de services, celles dont
rend compte le présent guide.
1/ imaginer ensemble le pire :
Ensemble : les élus et les riverains par le biais de la concertation
publique
Le pire : la station de dépôt temporaire de déchets verts qui
se transforme en décharge, pérenne ; les tas de branches qui envahissent la
chaussée dans l’attente du passage du broyeur, les faux espoirs générés auprès
des bénéficiaires si le coût de la nouvelle organisation dépassait les moyens
de la collectivité, alors contrainte
d’abandonner le service expérimenté avec succès… et in fine
2/ définir ensemble ce que l’on veut bien expérimenter pour tendre vers un progrès.
En embarquant sans connaître par
avance quelle nouvelle organisation collective pérenne sanctionnera notre
parcours, nous avons osé prendre une bifurcation, quitté une situation jugée
non durable vers un mieux que nous ne connaissons pas encore ; en
cheminant à tâtons, à petits pas solidaires, bienveillants, laborieux, nous avons
expérimenté ensemble la transition écologique
Christine NATALI
Directrice du CPIE d ‘Ajaccio